Aller au contenu

Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19
CIEL D'AMÉRIQUE

magnifique Roig jeta une palme, fixée à une bouée, au-dessus de l’endroit exact où s’était posé, trois ans plus tôt, le 17 juin 1922, après la première traversée de l’Atlantique-Sud, le capitaine Scadura Cabral et l’amiral Gago Coutinho.

L’hommage aux pionniers portugais prenait un caractère d’autant plus émouvant que le commandant Cabral venait de disparaître dans la Manche, le 14 novembre 1924, en convoyant un hydravion de Hollande à Lisbonne, et que l’amiral Coutinho se trouvait justement à cette époque à Rio de Janeiro.

La première étape — de 350 kilomètres seulement — longe des falaises abruptes : la forêt vierge vient finir sur la mer et seules quelques plages, qui seraient autant de terrains de secours, rendent plus hospitalier ce paysage magnifique, où se détache l’îlot de San Sebastien.

L’escadrille tourne au-dessus de Sao-Paulo, lance sur la ville natale de Santos-Dumont une banderole en hommage au grand précurseur franco-brésilien, puis se pose sur le terrain de Guapira, propriété personnelle d’Edu Chavez qui a tenu à venir y accueillir la mission et à recevoir des mains du capitaine Roig les premiers sacs du premier courrier ; il avait fait préparer un lunch de bienvenue qui fut avalé sur le pouce : un vent debout assez violent a en effet freiné les Bréguet qui se trouvent en retard sur leur horaire.

À 10 heures — les pleins d’huile et d’essence ayant dû être faits au bidon — les Bréguet reprirent leur vol en direction de Florianopolis, à 520 kilomètres dans le sud-ouest.

À bord de son appareil, chef de file, Vachet