Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

747. S’étant approchés de cette (femme) privée de bonheur et accablée par l’adversité et le chagrin, les fils de Pândou s’arrêtèrent en l’entourant.

748. Puis le très fort Bhîmasena, avec l’agrément du roi, lui donna le divin bijou, en disant :

749. « Ô la meilleure des femmes, ce bijou est à toi. Le meurtrier de tes fils est vaincu. Lève-toi et chasse le chagrin. Souviens-toi du devoir des kshatriyas.

750. Ô femme aux yeux noirs, (voici) les paroles que tu as adressées au meurtrier de Madhou, quand le Vasoudevide se mit en voyage pour négocier la paix :

751. « Le roi désirant l’apaisement (des hostilités), je n’ai plus ni époux, ni fils, ni frères, pas même toi, ô Govinda. »

752. Tu as adressé au plus grand des hommes, ces aigres paroles, bien conformes à la règle des kshatriyas, tu dois te les rappeler.

753. Le méchant Douryodhana, qui nous disputait la royauté, est tué. J’ai bu le sang de Dousçâsana palpitant.

754. Par notre victoire, nous nous sommes libérés (de la dette de vengeance contractée par nous), à cause de l’hostilité (qu’on nous avait témoignée). Nous ne serons plus des objets de blâme pour ceux qui aiment à médire (des autres). Par (égard) pour sa qualité de brahmane et par respect pour sa dignité, le fils de Drona a obtenu d’avoir la vie sauve.

755. Ô reine, sa renommée est détruite, il est privé de son joyau. On a fait tomber ses armes. Son corps seul a été épargné. »

756. Draupadî répondit : « J’ai obtenu le paiement intégral (des injures que j’avais subies). Ô Bharatide, (je dois