Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/108

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765. Çrîbhagavant (le vénérable Krishna) répondit : Assurément, le fils de Drona avait imploré la protection du maître des dieux, de l’immuable (Mahâdeva), puisqu’à lui seul il tua de nombreux (adversaires).

766. Car, quand il est favorable, Mahâdeva est capable de donner, même la qualité de dieu. Giriça (Mahâdeva, maître des montagnes) peut douer (un homme) d’une force suffisante, pour briser Indra lui-même.

767. Certes, ô taureau des Bharatides, je connais réellement Mahâdeva, ainsi que les différents exploits qu’il a accomplis jadis.

768. Il est le commencement, le milieu et la fin des êtres, ô Bharatide. C’est par son impulsion (seule), que ce monde entier se meut.

769. Jadis (Brahma), le puissant ancêtre du monde, voulant procéder à la création des êtres, le vit et lui dit : « Hâte-toi de créer les êtres. »

770. Le grand ascète aux cheveux fauves, qui connaissait les défauts (futurs) des créatures, ayant répondu : « Soit », se plongea dans l’eau et s’y livra longtemps à l’ascétisme.

771. Puis, Pitâmaha, après l’avoir considéré pendant un temps très long, donna, par la pensée, naissance à l’immortel créateur de tous les êtres.

772. Celui-ci, en voyant Giriça endormi dans l’eau, dit a son père (Brahma) : « S’il n’existe pas un autre (dieu) créé avant moi, je donnerai naissance aux créatures. »

773. Le père lui répondit : « Ton aîné n’existe pas. Ce Sthânou (Çiva) plongé dans l’eau, (s’y tient) immobile. Exécute le développement du (monde). »

774. Il créa les êtres, (et d’abord) les sept Prajâpatis dont