Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/168

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étaient bienveillantes, parla au (bon) moment à sa belle-fille ; en lui enlevant l’occasion (de lancer) une malédiction, il fit naître chez elle celle de la patience.

366. « Il ne faut pas être irritée contre les fils de Pândou, (dit-il). Calme-toi, ô Gândhârî. Que les paroles (que tu allais prononcer) ne s’échappent pas (de tes lèvres). Écoute ce que j’ai à te dire.

367. Pendant dix-huit jours, ton fils qui désirait vaincre, t’a dit : « Tu souhaites le bonheur (de ton enfant) combattu par les ennemis, ô ma mère. »

368. En entendant celui qui désirait la victoire te parler ainsi à chaque instant, tu lui répliquais, ô Gândhârî : « Là où est la vertu, là est la victoire. »

369. Ô Gândhârî, je ne me souviens pas qu’une parole de toi, qui étais (alors) heureuse, ait été fausse ou excessive. Assurément, tu étais bienfaisante pour les êtres vivants.

370. Les fils de Pândou, ayant incontestablement atteint la limite suprême (de l’héroïsmej, dans ce combat tumultueux des rois, ont remporté la victoire dans la guerre. Assurément donc, la vertu est supérieure (chez eux).

371. Tu étais jadis patiente. Pourquoi, aujourd’hui, ne pardonnes-tu pas ? toi, qui connais les devoirs, dompte l’injustice. Là où est la vertu, là est la victoire.

372. Ô femme vertueuse, souviens-toi de ta propre vertu et des paroles que tu as prononcées. Réprime ta colère, ne sois pas (ce que tu sembles vouloir être). »

373. Gândhârî dit : « Ô adorable, je ne m’irrite pas et je ne souhaite pas la perte (des fils de Pândou). Mais, presque malgré moi, mon esprit est troublé par le chagrin de la mort de mes fils.