Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/182

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rent tristement ces (héros) que, pendant les nuits d’autrefois, d’habiles flatteurs réjouissaient, en leur prodiguant de (grandes) louanges et des hommages suprêmes.

469. Les visages altérés de ces puissantes femmes sont brillants et resplendissent comme des fleurs de lotus.

470. Dans leur affliction, ces femmes des Kourouides ayant, (d’épuisement), cessé leurs lamentations, plongées dans une profonde méditation, errent de côte et d’autre.

471. Les faces de ces femmes des descendants de Kourou, qui, (habituellement), avaient l’éclat du soleil et rivalisaient (de splendeur) avec l’or, s’assombrissent sous l’effet de la colère et des larmes.

472. En entendant leurs lamentations, dont le sens n’est pas complètement perceptible, ces femmes (sont incapables de distinguer les plaintes les unes des autres.

473. (Quelques-unes de) ces matrones, après avoir soupiré en vain longuement et profondément, se lamentent sans relâche et se débattent, abandonnant la vie (par l’excès de leur) douleur.

474. Beaucoup d’entre elles, à la vue des corps, crient et se lamentent ; d’autres se frappent la tête de leurs mains délicates.

475. La terre parait couverte de têtes abattues, de mains et de tous les autres membres entrelacés les uns dans les autres et entassés en monceaux.

476. À la vue inaccoutumée des corps sans tête, effrayants, (mais dans lesquels) elles avaient mis leur joie (autrefois), et des têtes sans corps, ces femmes perdent l’esprit.

477. Dans leur égarement, après avoir réuni une tête à un corps, n’en voyant pas une autre qui était (à côté), elles disent avec douleur : « Ce n’est pas la sienne ! »