pas aux injonctions des gens âgés, pourquoi veux-tu m’imposer la responsabilité (de ce qui est arrivé) ?
759. Celui qui pleure ce qui est mort, perdu ou passé, souffre deux fois. Un mal en produit un autre (le regret).
760. La femme brahmane engendre un enfant destiné à l’ascétisme, la vache un taureau, la jument un coursier, la çoûdrâ un esclave, la vaiçyâ un gardeur de troupeaux ; la fille de roi, comme toi, (enfante) un fils destiné à être tué. »
761. Vaiçampâyana dit : En entendant cette fâcheuse réponse du Vasoudevide, Gândhârî, les yeux égarés par le chagrin, resta silencieuse.
762. Le râjarshi Dhritarâshtra, à l'âme vertueuse, ayant triomphé de Terreur, dans laquelle son peu de sagesse lavait fait tomber, interrogea Youdhisthira Dharmarâja.
763. « Ô fils de Pândou, (dit-il), toi qui connais combien de soldats formaient les armées, (quand elles étaient) vivantes, dis-moi, si tu le sais, le nombre de ceux qui ont été tués. »
764. Youdhishthira dit : « Dix mille dizaines de mille, plus vingt mille, plus cent soixante dizaines de millions (d'hommes), ont été tués dans cette guerre.
765. Ô Indra des rois, voilà pour les hommes sans importance. Pour les héros, vingt quatre mille cent soixante-cinq ont péri. »
766. Dhritarâshtra dit : « Ô Youdhishthira, le plus excellent des hommes, quels buts ont-ils atteint ? Dis-le moi, ô guerrier aux bras puissants, car j’estime que tu sais tout. »
767. Youdhishthira dit : « Ces hommes, véritablement