Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/237

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13. Youdhishthira dit : J’ai conquis toute cette terre par la protection des brahmanes et par la force des bras de Krishna, de Bhîma et d’Arjouna.

14. Mais j’ai constamment dans le cœur le grand chagrin d’avoir, par cupidité, causé la destruction de mes parents.

15. Après avoir fait tuer (Abhimanyou), fils de Soubhadrâ, et les chers fils de Draupadî, cette victoire prend pour moi l’apparence d’une défaite, ô adorable.

16. Que dira donc la Yrishnienne, ma parente, qui habite à Dvârakâ, à Hari (Vishnou) Krishna, son frère, meurtrier de Madhou, quand il s’en ira d’ici (pour retourner auprès d’elle) ?

17. Cette malheureuse Draupadî, dont les fils et les parents sont tués, et qui s’applique à ce qui m’est profitable, me tourmente en quelque sorte encore davantage.

18. Voilà (ce qui me chagrine), et aussi une autre chose que je vais te dire, ô Nârada. Je souffre de la douleur que me cause un avis que Kountî ne m’a pas donné (en temps utile).

19. Cet (homme), qui avait dans le monde la force de dix mille éléphants, qui ne trouvait pas, dans les combats, d’adversaire qui lui fût comparable, sage, libéral, ferme dans ses vœux, ayant l’orgueil et la démarche du lion,

20. Protecteur des Dhritarâshtrides, fier, impatient, à l’héroïsme brûlant, toujours irrité, qui nous dispersait dans toutes les rencontres,

21. Ce guerrier adroit, à la force merveilleuse, qui lançait rapidement ses traits, celui-là était un fils de Kountî, notre frère (par conséquent) !

22. Pendant que je faisais l’oblation de l’eau, Kountî