81. Ce (reptile qui se nourrit de sang, attaqua la cuisse (de Karna et se mit à) la percer, sans que celui-ci pût ni le chasser, ni le tuer, de crainte de troubler le sommeil) du gourou.
82. Mais, ô Bharatide, ce fils du soleil, quoique mordu par le ver, n’y prenait nullement garde, dans la crainte d’éveiller le gourou.
83. Karna, qui éprouvait une douleur insupportable, eut la fermeté de soutenir le Bhrigouide, sans bouger et sans troubler sa quiétude,
84. Jusqu’à ce que le corps (de Râma) ressentit le contact du sang. Alors, l’ascète de la race de Bhrigou s’éveilla, et dit :
85. « Hélas, me voilà souillé ! Comment as-tu fait cela ? Mets de côté la crainte et raconte-moi exactement ce (qui est arrivé). »
86. Karna lui expliqua comment il avait été mordu par le ver, et Râma vit ce monstre, qui ressemblait à un cochon.
87. Il avait huit pieds, des dents aiguës, et son corps était entouré de poils semblables à des aiguilles ; son nom était Alarka.
88. À peine le ver eut-il été baigné de sang, et à peine Râma l’eut-il examiné, qu’il mourut. C’était comme un prodige.
89. Alors, on vit dans le ciel un rakshasa effrayant, multicolore, ayant le cou rouge et le corps noir, porté sur un nuage ;
90. Ayant l’esprit calmé (parce qu’il avait accompli son dessein), il dit à Râma, en faisant l’añjali : « Je te bénis, ô tigre de Bhrigou ; je vais m’en aller comme je suis venu.