Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/248

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gouide, sache que je suis né soûta entre la caste des brahmanes et celle des kshatriyas.

101. Ô brahmane, sur la terre, les hommes me connaissent sous le nom de Karna, fils de Râdhâ. Ô descendant de Bhrigou, pardonne-moi (de t’avoir dissimulé mon origine). (J'ai agi ainsi) parce que je désirais les astras.

102. Le gourou, le maître qui nous communique la science des védas, est, sans aucun doute, un père. C’est pourquoi j’ai (pu) dire que j’étais ton parent. »

103. Le plus grand des Bhrigouides, souriant (malgré) sa colère, dit à (Karna) qui, courbé jusqu’à terre, pleurait en faisant l’añjali :

104. « Ô insensé, puisque ton désir excessif (d’obtenir) les astras, (t’a conduit à me) servir en employant la ruse, cet astra de Brahma ne se présentera pas à ton esprit, (quand tu en auras besoin) .

105. Quand, dans une autre circonstance, tu te rencontreras, au moment de ta mort, avec un (homme) aussi (terrible) que toi, la parole de Brahma, à laquelle (tu voudras) avoir recours, n’aura aucun effet en ta faveur, (car) tu n’es pas un brahmane.

106. Maintenant, va-t-en. Il n’y a pas de place ici pour un menteur comme toi. Nul kshatriya ne sera ton égal à la guerre. »

107. Ayant entendu ces paroles de Râma, Karna s’en alla comme il convenait, et, étant allé trouver Douryodhana, il lui dit : « Je suis exercé à l’usage des armes. »