Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/374

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1049. Ces deux ascètes parcoururent le monde, profitant des jouissances humaines, suivant les endroits où ils se trouvaient.

1050, 1051. S’aimant beaucoup, ils se plurent à faire une convention, d’après laquelle tout désir qui naîtrait dans le cœur de l’un d’eux, qu’il fût bon ou mauvais, devait être communiqué à l’autre. Celui qui y manquerait et qui déguiserait ses désirs, encourrait la malédiction (de son compagnon). Ces deux maharsis honorés du monde (entier), ayant pris cet arrangement,

1052. S’approchèrent du roi Sriñjaya, fils de Çvitya, et lui dirent : « Dans ton intérêt, nous habiterons un certain temps avec toi.

1053. Veille à nos besoins, ô protecteur de la terre. » Le roi, faisant ce qu’ils lui demandaient, les traita bien et les reçut honorablement.

1054, 1055. Un jour, le prince, très satisfait, dit à ces deux magnanimes ascètes : « Voici ma fille unique aux charmantes couleurs. Elle est belle, son corps est sans défaut. Elle a un bon caractère. Elle veillera sur vous deux.

1056. Cette enfant s’appelle Soukoumârî (belle fille). Elle a l’éclat d’une tige de lotus. » — « Très bien, » dirent les deux (rishis). Le roi donna (à sa fille) ses ordres en ces termes :

1057. « Ô jeune fille, soigne ces deux prêtres, comme si c’étaient des dieux ou des pitris. » La jeune fille, soumise à ses devoirs, ayant répondu à son père : « Soit »,

1058. Les soigna et les traita honorablement tous les deux. Sa beauté incomparable et les services qu’elle leur rendait.