Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/381

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puyant sur l’opinion de Vrihaspati, le meurtrier de Bala et de Vritra se mit à surveiller les fautes de l’enfant.

1114. Il donna un ordre à son arme divine, la Foudre, qui se tenait devant lui sous sa forme corporelle, en lui disant : « Ô puissant, deviens un tigre et triomphe de cet enfant royal.

1115. Certainement, quand il sera devenu grand, ce fils de Sriñjaya m’humiliera par ses œuvres, comme Parvata le lui a prédit, ô Foudre.

1116. Après avoir reçu cet ordre de Çakra, la Foudre victorieuse des villes ennemies, suivait continuellement l’enfant, en surveillant ses fautes.

1117. Ô Sriñjaya, heureux d’avoir obtenu un fils, comparable en éclat au roi des dieux, se mit, avec son sérail, à habiter constamment les bois.

1118. Un jour, cet enfant, accompagné de sa seule nourrice, errait, pour s’amuser, dans un bois solitaire, sur le bord de la Bhâgirathi.

1119. Agé de cinq ans (seulement), il avait la force d’un éléphant chef de troupeau. Il rencontra un tigre puissant, qui fondit sur lui à l’improviste.

1120. Ce jeune prince, tremblant, mis en pièces par cette (bête furieuse), tomba à terre sans vie, (pendant) que la nourrice poussait de (grands) cris.

1121. Après avoir tué le fils du roi, ce tigre disparut ; il disparut, grâce au pouvoir magique du roi des dieux.

1122. En entendant les gémissements de la nourrice qui criait comme une personne très affligée, le roi, lui-même, accourut en ce lieu.

1123. Il vit gisant, cet enfant que la vie avait abandonné avec les plaisirs (de son âge), dont le sang avait