Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/180

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des feux embrasés ; (champ de bataille orné) des cuirasses d’or et des joyaux divins (dont se paraient) les magnanimes, moucheté de leurs bracelets et des anneaux qu’ils portaient aux mains, (couvert) des lances abandonnées par les bras des héros, de leurs masses d’armes, de leurs glaives aigus, de leurs arcs avec leurs flèches, de troupes de carnassiers de diverses sortes, dont (les uns) se tiennent debout, réunis par places, dont (les autres) se jouent ensemble, et dont d’autres sont couchés, ô puissant. Quant à moi, ô Janârdana, je suis consumée par le chagrin.

452. Ô meurtrier de Madhou, (la vue) de ce carnage des Pâñcâlas et des Kourouides, me (fait) penser à la dissolution des cinq éléments.

453. Les souparnas (oiseaux de proie) et les vautours, arrosés de sang, ayant saisi les pieds (des morts), les déchirent ; les vautours les dévorent par milliers.

454, 455. Après avoir vu des héros invincibles, anéantis et devenus la proie des vautours, des hérons, des grues, des aigles, des chiens et des chacals, (je me demande) qui aurait pu croire (possible) la destruction de Jayadratha, de Karna, de Drona, de Bhîshma et d’Abhimanyou.

456. Vois, pareils à des feux éteints, ces tigres des hommes pleins de présomption, qui étaient placés sous l’autorité de Douryodhana !

457. Tous étaient habitués à des lits moelleux et sans tache. Aujourd’hui, morts, ils reposent sur la terre nue !

458. (Ils étaient) jadis constamment salués par les courtisans qui les glorifiaient ; les cris sinistres et terribles des chacals raisonnent (maintenant) de toutes parts à leurs oreilles !