Page:Ballin - Le Mahâbhârata, vol2.djvu/375

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1059-1061. Eurent rapidement pour effet (de permettre) au dieu de l’amour de s’approcher de Nârada, et de se glisser doucement dans son cœur, (avec) les désirs (qu’il traîne à sa suite), comme la lune quand elle se dirige vers la moitié brillante (de son cours). Cet ascète, qui, (cependant), connaissait ses devoirs, eut honte et (n’osa pas) dire au magnanime Parvata, que son cœur était brûlant (de passion). Mais (celui-ci) s’en aperçut à ses gestes et à (la manière dont il se livrait à) ses austérités.

1062. Alors, dans sa colère, il maudit, (aussi) énergiquement (qu’il était en son pouvoir), Nârada qui était atteint par l’amour, et lui dit : « Tu as accepté de faire une convention avec moi .

1063, 1064. Nous devions nous communiquer l’un à l’autre les désirs, bons ou mauvais, qui naîtraient dans notre cœur, (ainsi que) tu me l’as dit. Cette parole a été violée par toi, ô brahmane ; aussi je te maudis, car tu ne m’as pas prévenu, que l’amour naissait en toi

1065. Pour la jeune Soukoumârî. Aussi, je te maudis, car, étant brahmane, ascète et mon gourou,

1066. Tu as manqué à la convention arrêtée réciproquement entre nous deux. Sache donc que, dans ma colère, je te maudis.

1067. Il n’est pas douteux que Soukoumârî ne devienne ton épouse ; mais, à partir de ton mariage, tu prendras la forme d’un singe,

1068-1070. Et les autres hommes verront disparaître ta forme naturelle. » Nârada, entendant celui dont il était l’oncle maternel, lui parler ainsi, maudit à son tour ce Parvata, fils de sa sœur, (et lui dit) : « Malgré ton ascétisme, malgré ton état de brahmacârin, quoique tu sois