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LE TOCSIN-FANTOME




Je suis esprit, je suis le Tocsin-fantôme
Qui des spectres seuls est entendu !
Les maisons, je le sens, sont en flammes,
Et les hommes restent prostrés en l’absence et l’oubli.

Le feu, lourd de fumée, rampe et vers eux se coule,
Et je suis tout entier un ulul de détresse, mais aphone !…
Bourdonne donc, ô Cloche ! sonne à toute volée,
Et sois un cri parmi l’obscurité diffuse.