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Page:Balmont - Quelques poèmes, 1916.djvu/44

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LES NAVIRES MORTS



 
Pris en remuements dans les glaces, dans l’accalmie des mers dorment
Les squelettes muets des navires morts.
Le vent à vol rapide qui toucha leurs voiles
Et, en effroi, s’est enfui ! bondit aux cieux —
Bondit ! et n’ose pas de son haleine battre la terre,
Pour n’avoir vu partout que la pâleur, le gel, et la mort !…
Comme des sarcophages, les glaces à blocs lents
En une longue multitude surgirent des eaux.