Page:Baltet - L'art de greffer.djvu/17

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sujet ; celui-là se tempérerait forcément devant l’action modérée de son support et se mettrait plus vite à fruit, comme le Poirier greffé sur Cognassier. Moins d’eau dans les vaisseaux nourriciers, plus de carbone dans le liber.

Les espèces ou variétés qui sont habituellement d’une végétation modérée s’accommodent volontiers d’un sujet de vigueur moyenne.

Avec un sujet faible, le greffage d’une espèce délicate produirait un arbre chétif. Si, au contraire, le sujet était fougueux en sève, le résultat pourrait être le même, la greffe étant dans l’impossibilité d’absorber toute la nourriture fournie par les racines ; l’équilibre de végétation, si nécessaire à l’existence normale de la plante, serait rompu.

Lorsqu’il s’agit de vigueur, les inégalités trop saillantes peuvent être amorties au moyen d’un double greffage ou surgreffage. On greffe d’abord sur le sujet une variété de vigueur intermédiaire ; plus tard, c’est elle qui supportera le greffage de la variété que l’on désire propager.

Toutefois, le sujet doit être assez fort pour recevoir la greffe. S’il est chétif, le greffon se soudera, mais l’arbre futur restera délicat. À son tour, le greffon doit sortir de race pure. Sain, le végétal qui le fournit lui transmettra la santé, la rusticité. Dans l’éducation des végétaux, il est toujours plus facile de prévenir que de guérir le mal. La dégénérescence, plus apparente que celle des espèces et des variétés, a surtout pour