Page:Baltet - L'art de greffer.djvu/177

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la lame de l’outil au-dessus du trait supérieur et, l’inclinant, nous la faisons pénétrer jusqu’à l’aubier ; puis, en la faisant glisser sous l’écorce, nous arrivons au trait inférieur, après avoir suivi la ligne ponctuée (gg) et observé l’inflexion coudée du rameau sous l’œil (en g’).

Par le fait des deux incisions primitives (f’, f’), l’écusson se trouve obtenu comme il est figuré en H, tranché net à ses deux extrémités.

Au revers, il reste un peu de bois sous le bourgeon ; ce fragment ligneux est son germe, pour ainsi dire ; sans lui, pas de végétation possible. S’il était accompagné d’une esquille d’aubier, en haut et en bas, nous pourrions l’enlever en la détachant vivement par la sommité ; car, en la soulevant par la base, il y aurait à craindre d’arracher ce germe, et l’œil ainsi vidé serait impropre à la végétation. Toutefois, quand le sujet est en grande sève, il n’y aurait aucun inconvénient à laisser une mince parcelle de bois sous l’écorce de l’écusson ; elle rendrait la jonction tout aussi intime. Dans la plupart des cas, un greffeur retranche rarement ce morceau d’aubier ; il a su l’éviter et il craindrait, par cette extraction, de fatiguer l’œil ou de l’exposer trop longtemps à l’air. Quand il est suffisamment pourvu de greffons, il n’hésite point à rejeter un écusson levé d’une manière douteuse pour en détacher un autre et l’inoculer sur-le-champ. À peine prend-il le temps de recouper carrément