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de l’outil et gâte les couches intérieures de l’arbre. Il est des végétaux dont la sève, chargée d’acides, de tannin ou d’autres substances corrosives, noircit la lame, de manière à en nécessiter l’essuyage après chaque opération.

Il ne faut pas négliger d’affiler souvent les lames tranchantes ; les coupes vives et saines favorisent la cicatrisation des plaies. Quand le taillant est émoussé, on repasse la lame sur la meule de grès, puis on l’adoucit sur une pierre plus tendre pour lui enlever le fil. Le simple repassage à la pierre se répète plusieurs fois pendant la journée, lorsqu’il s’agit de travaux continus.

La pierre dite de Lorraine, et mieux encore la pierre du Levant, dont le grain est plus fin, sont excellentes pour le repassage des serpettes.

La pierre d’ardoise convient pour le greffoir et pour le sécateur.

Il y a encore la pierre douce à rasoir et à canif ; avec une goutte d’huile, on repasse les lames fines destinées aux opérations délicates.

Fort souvent, dans les pépinières, après avoir donné un coup de pierre au greffoir, on l’adoucit sur le cuir des chaussures, ou « à la main ».

La manière de donner le coup de pierre tient à l’habileté et à l’habitude. Le but est d’affiler les parties tranchantes sans les affaiblir ; sinon, dans les gros travaux, le tranchant s’émousserait vite et s’ébrécherait facilement.