Page:Baltet - L'art de greffer.djvu/398

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sera plus disposé à fleurir et à fructifier qu’un sujet de la même espèce, franc de pied.

Il est certain que sans le greffage on ne pourrait réunir, dans un même sol, toutes les variétés de Poirier, de Pommier, de Prunier, de Cerisier, de Pêcher, d’Abricotier ou d’Oranger.

En supposant que ces mêmes variétés puissent se reproduire par semis, par bouture, par marcotte ou drageon, ne voyons-nous pas dans le vignoble, à l’appui de notre thèse, depuis que l’affranchissement du greffon est évité, ne voyons-nous pas, grâce au greffage, prospérer et fructifier certains cépages étrangers qui, jusque-là francs de pied, s’y étaient refusés ?

Si du jardin fruitier nous pénétrons dans le parterre, nous pouvons rencontrer toutes les variétés de Rosier, de Lilas, de Clématite, d’Azalée, de Camellia, de Rhododendron, aux formes multiples, vigoureuses et couvertes de fleurs, ayant le bourrelet de la greffe au pied, alors que le bouturage et le semis seraient impuissants à nous procurer ces délices ! Or, la floraison, n’est-ce pas le prélude de la fructification ?

Ne serait-ce pas l’occasion de signaler ici un fait assez rare du greffage réitéré ? Il s’agit du Rhododendron javanais.

Ainsi que nous l’avons dit p. 354, le Rh. Princess royal, à fleur rose, de cette série, issu de la fécondation du Rh. jasminiflorum blanc, avec le Rh. javanicum jaune, supporte mieux que tout