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En août 1869, à l’apparition de notre première édition, M. Gaston Bazille, président de la Société d’agriculture de l’Hérault et lauréat de la Prime d’honneur, voulut bien nous consulter ; il projetait la greffe des cépages vinifères sur la Vigne vierge ou Ampélopside à cinq feuilles.

Nous lui recommandâmes alors un plant exotique, robuste et vigoureux, cultivé pour le décor des berceaux, le Vitis riparia, résistant aux gelées, importé de la région est et nord des États-Unis, par le Français André Michaux.

Trois mois après cette correspondance, qui fixe un point de priorité dans la question actuelle, M. Laliman, du Bordelais, signalait au Congrès viticole de Beaune l’immunité de Vignes américaines plantées au milieu de cépages de cuve défaillants, et en recommandait la culture. À partir de ce jour, la lutte contre le phylloxéra prit un nouveau caractère qui peut s’exprimer ainsi : vivre avec son ennemi ou malgré lui.

Des millions de plants de Vignes américaines, des groupes Labrusca, Æstivalis, Cordifolia, ont pénétré dans notre région viticole, soit au titre de producteur direct, soit, plutôt encore, pour servir de porte-greffe à nos espèces destinées au pressoir.

Nous avons visité ces vignobles immenses, jadis florissants, de Dijon à Marseille, de Nice aux Charentes. Partout, les propriétaires avides de reconstruire leurs vignes pratiquent la greffe