curiosité punie par ce retranchement de subsides dont j’avais été menacé dans un autre temps.
Prenant donc aussitôt mon parti, je m’élance sur les traces de l’organiste ; au moment où je dépasse la porte de l’église, il était déjà hors de vue ; mais, secondé par le hasard, qui me mène du côté où il a tourné, comme je débouche sur le quai de Béthune, de loin j’ai le bonheur de l’apercevoir frappant à la porte d’une maison.
Entré résolument après lui, je demande au portier : Monsieur l’organiste de Saint-Louis-en-l’Ile ?
— Monsieur Jacques Bricheteau ?
— Oui, monsieur Jacques Bricheteau, c’est bien ici qu’il demeure ?
— Au quatrième au-dessus de l’entresol, la porte à gauche. D’ailleurs, le voilà qui rentre, vous pouvez le rattraper sur l’escalier.
Quelque diligence que j’eusse faite, au moment où je rejoignis mon homme, déjà sa clef était dans la serrure.
— C’est à monsieur Jacques Bricheteau, m’empressai-je de lui dire, que j’ai l’honneur de parler ?
— Connais pas, me répondit-il effrontément en faisant jouer le double tour.
— Je dis peut-être mal le nom, mais monsieur l’organiste de Saint-Louis-en-l’Ile.
— Je n’ai jamais ouï dire qu’il y ait d’organiste dans la maison.
— Je vous demande pardon, monsieur : il y en a un, le concierge vient de me l’affirmer. D’ailleurs, c’est bien vous que tout à l’heure j’ai vu sortir de la tribune de l’orgue, escorté, parbleu ! d’un individu…
Avant même que j’eusse achevé ma phrase, ce singulier interlocuteur m’avait faussé compagnie en refermant sa porte sur lui.
Un moment je crus à une méprise ; mais, réflexion faite, toute erreur était impossible. N’avais-je pas d’ailleurs affaire à un homme qui depuis des années faisait ses preuves d’une discrétion à outrance ? C’était donc lui qui déclinait