procède le naïf langage de la démarche. Qui de nous pense à marcher en marchant ? personne. Bien plus, chacun se fait gloire de marcher en pensant.
Mais lisez les relations écrites par les voyageurs qui ont le mieux observé les peuplades improprement nommées sauvages ; lisez le baron de la Hontan, qui a fait les Mohicans avant que Cooper y songeât, et vous verrez, à la honte des gens civilisés, quelle importance les sauvages attachent à la démarche. Le sauvage, en présence de ses semblables, n’a que des mouvements lents et graves ; il sait par expérience que plus les manifestations extérieures se rapprochent du repos, plus impénétrable est la pensée. De là cet axiome :
Le repos est le silence du corps.
Le mouvement lent est essentiellement majestueux.
Croyez-vous que l’homme dont parle Virgile, et dont l’apparition calmait le peuple en fureur, arrivait devant la sédition en sautillant ?
Ainsi nous pouvons établir en principe que