Virvoucher est un admirable mot du vieux français, remis en lumière par Lautour-Mézeray. Virvoucher exprime l’action d’aller et de venir, de tourner autour de quelqu’un, de toucher à tout, de se lever, de se rasseoir, de bourdonner, de tatillonner ; virvoucher, c’est faire une certaine quantité de mouvements qui n’ont pas de but ; c’est imiter les mouches. Il faut toujours donner la clef des champs aux virvoucheurs ; ils vous cassent la tête ou quelque meuble précieux.
N’avez-vous pas ri d’une femme dont tous les mouvements de bras, de tête, de pied ou de corps, produisent des angles aigus ?
Des femmes qui vous tendent la main comme si quelque ressort faisait partir leur coude ?
Qui s’asseyent tout d’une pièce, ou qui se lèvent comme le soldat d’un joujou à surprise ?
Ces sortes de femmes sont très souvent vertueuses. La vertu des femmes est intimement liée à l’angle droit. Toutes les femmes qui ont fait ce que l’on nomme des fautes sont remarquables par la rondeur exquise de leurs mouvements. Si j’étais mère de famille, ces mots sacramentels du maître à danser : Arrondissez les coudes, me feraient trembler pour mes filles. De là cet axiome :