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INTRODUCTION

Ce goût de l’éclat extérieur qu’eut toujours Balzac, ce souci de la représentation nous le retrouvons dans son roman. De tous ses personnages nous connaissons l’installation, l’ameublement ; nul n’y paraît que nous ne voyions comment il est vêtu. C’est un trait caractéristique de Balzac qu’il attache autant d’importance à la toilette de ses jeunes ambitieux que de ses amoureuses.

Certes, on pourrait tirer des effets comiques des portraits qu’il fait de ses héros comme de ceux qu’on a laissés de lui.

[1] « Il (Charles) avait fait la toilette de voyage la plus coquette, la plus simplement recherchée, la plus adorable, pour employer le mot qui dans ce temps résumait les perfections spéciales d’une chose ou d’un homme. À Tours, un coiffeur venait de lui refriser ses beaux cheveux châtains ; il y avait changé de linge et mis une cravate de satin noir combinée avec un col rond, de manière à encadrer agréablement sa blanche et rieuse figure. Une redingote de voyage à demi boutonnée lui pinçait la taille, et laissait voir un gilet de cachemire à châle sous lequel était un second gilet blanc. Sa montre, négligemment abandonnée au hasard dans sa poche, se rattachait par une courte chaîne d’or à l’une des

  1. Eugénie Grandet.