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INTRODUCTION

au Ministère, on le nomme professeur, bibliothécaire, il ne travaille plus qu’aux Débats, il est fait Maître des Requêtes, il a 16.000 fr. d’appointements, il gagne 4.000 fr. à son journal, il est décoré… eh bien ! voilà son nouveau chapeau.

Et Vital montrait un chapeau d’une coupe et d’un dessin véritablement juste-milieu. »


Je ressens quelque honte à présenter ainsi ces extraits. Citer, c’est faire une opération chirurgicale qui transforme une phrase, membre plein de grâce et de sens dans sa page, en un débris mort. Et j’ai plaisir pourtant à sourire en lisant ces passages et tant d’autres de même sorte — mon Dieu ! tout simplement peut-être parce qu’ils ont provoqué tant d’ironies faciles et que c’est cette ironie qui me semble mesquine et digne de moquerie.

Dans l’œuvre de Balzac rien de tout cela n’est ridicule, pas plus que ne l’était à la vue pénétrante de Lamartine son extérieur peu avantageux. Rien n’est puéril ressenti par une âme passionnée : aucun détail n’est mesquin quand il est signe.

On pourrait s’étonner que la conception d’une Mme  de Morsauf, d’un ménage Claes, de