Page:Balzac- Traité de la vie élégante - 1922.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

talons rouges, les mitres, les colombiers, le carreau à l’église et l’encens par le nez, les particules, les rubans, les diadèmes, les mouches, le rouge, les couronnes, les souliers à la poulaine, les mortiers, les simarres, le menu vair, l’écarlate, les éperons, etc., etc., étaient successivement devenus des signes matériels du plus ou moins de repos qu’un homme pouvait prendre, du plus ou moins de fantaisies qu’il avait le droit de satisfaire, du plus ou moins d’hommes, d’argent, de pensées, de labeurs, qu’il lui était possible de gaspiller. Alors, un passant distinguait, rien qu’à le voir, un oisif d’un travailleur, un chiffre d’un zéro.

Tout à coup la Révolution, ayant pris d’une main puissante toute cette garde-robe inventée par quatorze siècles, et l’ayant réduite en papier-monnaie, amena follement un des plus grands malheurs qui puissent affliger une nation. Les gens occupés se lassèrent de travailler tout seuls ; ils se mirent en tête de partager la peine et le profit, par portions égales, avec de malheureux riches qui ne savaient rien faire, sinon se gaudir en leur oisiveté !…

Le monde entier, spectateur de cette lutte, a vu ceux-là mêmes qui s’étaient le plus affolés de ce système le proscrire, le déclarer subversif, dangereux, incommode et absurde, sitôt que,