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XIX

Le bien n’a qu’un mode, le mal en a mille.

Ainsi la vie élégante a ses péchés capitaux et ses trois vertus cardinales. Oui, l’élégance est une et indivisible, comme la Trinité, comme la liberté, comme la vertu. De là résultent les plus importants de tous nos aphorismes généraux :

XX

Le principe constitutif de l’élégance est l’unité.

XXI

Il n’y a pas d’unité possible sans la propreté, sans l’harmonie, sans la simplicité relative.

Mais ce n’est point la simplicité plutôt que l’harmonie, ni l’harmonie plutôt que la propreté, qui produisent l’élégance : elle naît d’une concordance mystérieuse entre ces trois vertus primordiales. La créer partout et soudain est le secret des esprits nativement distingués.

En analysant toutes les choses de mauvais goût qui entachent les toilettes, les appartements, les discours ou le maintien d’un inconnu, les observateurs trouveront toujours qu’elles pèchent par des infractions plus ou moins sensibles à cette triple loi de l’unité.