Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/12

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Scène III.

MADEMOISELLE DE VAUDREY, FÉLICITÉ.
MADEMOISELLE DE VAUDREY.

Déjà ?

FÉLICITÉ.

Madame la duchesse avait bien hâte de me renvoyer.

MADEMOISELLE DE VAUDREY.

Ma nièce ne vous a pas donné d’ordres pour ce matin ?

FÉLICITÉ.

Non, Mademoiselle.

MADEMOISELLE DE VAUDREY.

Il viendra pour moi, vers midi, un jeune homme nommé M. Raoul de Frescas : il demandera peut-être la duchesse ; prévenez-en Joseph, il le conduira chez moi.

(Elle sort.)

Scène IV.

FÉLICITÉ, seule.

Un jeune homme pour elle ? Non, non. Je me disais bien que la retraite de Madame devait avoir un motif : elle est riche, elle est belle, le duc ne l’aime pas ; voici la première fois qu’elle va dans le monde, un jeune homme vient le lendemain demander Madame, et Mademoiselle veut le recevoir ! On se cache de moi : ni confidences, ni profils. Si c’est là l’avenir des femmes de chambre sous ce gouvernement-ci, ma foi, je ne vois pas ce que nous pourrons faire. (Une porte latérale s’ouvre, on voit deux hommes, la porte se referme aussitôt) Au reste, nous verrons le jeune homme. (Elle sort.)


Scène V.

JOSEPH, VAUTRIN.

Vautrin paraît avec un surtout couleur de tan, garni de fourrures, dessous noir ; Il a la tenue d’un ministre diplomatique étranger en soirée.

JOSEPH.

Maudite fille ! nous étions perdus.