pour les enfants soyons calme, je suis puissant. Si du moins j’avais des nouvelles du seul homme qui ait foi en moi ? Est-il libre, lui qui mendiait pour me nourrir… La foi n’est que chez le pauvre, il en a tant besoin !
Scène X.
Eh ! bien mon fils ? vous parliez de foi, peut-être avez-vous fait de sages réflexions. Allons, évitez au saint-office l’emploi de ses rigueurs.
Mon Père, que souhaitez-vous que je dise ?
Avant de vous mettre en liberté, le saint-office doit être sûr que vos moyens sont naturels…
Mon père, si j’avais fait un pacte avec le mauvais esprit, me laisserait-il ici ?
Vous dites une parole impie : le démon a un maître, nos auto-da-fé le prouvent.
Avez-vous jamais vu un vaisseau en mer ! (Le grand inquisiteur fait un signe affirmatif.) Par quel moyen allait-il ?
Le vent enflait ses voiles.
Est-ce le démon qui a dit ce moyen au premier navigateur ?
Savez-vous ce qu’il est devenu ?
Peut-être est-il devenu quelque puissance maritime oubliée… Enfin mon moyen est aussi naturel que le sien : j’ai vu comme lui dans la nature une force, et que l’homme peut s’approprier, car le vent est à Dieu, l’homme n’en est pas le maître, le vent emporte ses vaisseaux, et ma force à moi est dans le vaisseau.