Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/172

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Scène VII.

FAUSTINE, QUINOLA.
FAUSTINE.

Tu dis donc qu’il est triste ?

QUINOLA.

Tout est contre lui.

(Il se fait un jeu de scène entre Faustine et Quinola à propos du bon de deux mille écus qu’elle tient à la main.)
FAUSTINE.

Mais il sait lutter ?

QUINOLA.

Voici deux ans que nous nageons dans les difficultés et nous nous sommes vus quelquefois à fond : le gravier est bien dur.

FAUSTINE.

Oui, mais quelle force, quel génie !

QUINOLA.

Voilà, Madame, les effets de l’amour.

FAUSTINE.

Et qui maintenant aime-t-il ?

QUINOLA.

Toujours Marie Lothundiaz !

FAUSTINE.

Une poupée !

QUINOLA.

Une vraie poupée !

FAUSTINE.

Les hommes de talents sont tous ainsi…

QUINOLA.

De vrais colosses à pied d’argile !

FAUSTINE.

… Ils revêtent de leurs illusions une créature et ils s’attrappent : ils aiment leur propre création, les égoïstes !

QUINOLA, à part.

Absolument comme les femmes ! (Haut.) Tenez, Madame, je voudrais, par un moyen honnête, que cette poupée fût au fond… non… mais d’un couvent.

FAUSTINE.

Tu me parais être un brave garçon.