Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/183

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MATHIEU MAGIS.

Comment l’entendez-vous ?

FAUSTINE.

De religion ?

MATHIEU MAGIS.

Je suis Lombard et catholique, Madame.

FAUSTINE.

Ceci me contrarie.

MATHIEU MAGIS.

Madame m’aurait voulu…

FAUSTINE.

Oui, dans les griffes de l’Inquisition.

MATHIEU MAGIS.

Et pourquoi ?

FAUSTINE.

Pour être sûre de votre fidélité.

MATHIEU MAGIS.

J’ai bien des secrets dans ma caisse, Madame.

FAUSTINE.

Si j’avais votre fortune entre les mains…

MATHIEU MAGIS.

Vous auriez mon âme.

FAUSTINE.

Il faut se l’attacher par l’intérêt, cela est clair. (Haut.) Vous prêtez…

MATHIEU MAGIS.

Au denier cinq.

FAUSTINE.

Vous vous méprenez toujours. Écoutez : vous prêtez votre nom au seigneur Avaloros.

MATHIEU MAGIS.

Je connais le seigneur Avaloros, un banquier ; nous faisons quelques affaires, mais il a un trop beau nom sur la place et trop de crédit dans la Méditerranée pour avoir jamais besoin du pauvre Mathieu Magis…

FAUSTINE.

Tu es discret, Lombard. Si je veux agir sous ton nom dans une affaire considérable…

MATHIEU MAGIS.

La contrebande ?