Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/189

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MATHIEU MAGIS.

Oh ! tout ce que vous voudrez.

QUINOLA.

Vrai ? Eh bien ! voilà l’autre homme qui paraît. (À Fontanarès.) Monsieur, celui-là serait mon ami. À Magis.) Voyons, Magis Deux, quelques doublons ?

FONTANARÈS.

Ah ! je respire.

MATHIEU MAGIS.

C’est tout simple. Aujourd’hui je ne suis plus seulement prêteur, je suis prêteur et copropriétaire, et je veux tirer parti de ma propriété.

QUINOLA.

Ah ! triple chien.

FONTANARÈS.

Y pensez-vous ?

MATHIEU MAGIS.

Les capitaux sont sans foi.

QUINOLA.

Sans espérance ni charité ; les écus ne sont pas catholiques.

MATHIEU MAGIS.

À qui vient toucher une lettre de change, nous ne pouvons pas dire : « Attendez! un homme de talent est en train de chercher une mine d’or dans un grenier ou dans une écurie ! » En six mois, j’aurais doublé mes petits sequins. Écoutez, Monsieur, j’ai une petite famille.

FONTANARÈS, à Quinola.

Ça a une femme !

QUINOLA.

Et si ça fait des petits, ils mangeront la Catalogne.

MATHIEU MAGIS.

J’ai de lourdes charges.

FONTANARÈS.

Vous voyez comme je vis.

MATHIEU MAGIS.

Eh ! Monsieur, si j’étais riche, je vous prêterais… (Quinola tend la main) de quoi vivre mieux.

FONTANARÈS.

Attendez encore quinze jours.