Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/191

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QUINOLA.

Ces paroles annoncent toujours, hélas ! un rouage à refaire.

FONTANARÈS.

Bah ! une affaire de cent sequins.

MATHIEU MAGIS.

Tout ce que vous avez ici, vendu par autorité de justice, ne les donnerait pas, les frais prélevés.

QUINOLA.

Pâture à corbeaux, veux-tu te sauver !

MATHIEU MAGIS.

Ménagez don Ramon, il saura bien hypothéquer sa créance sur votre tête. (Il revient sur Quinola.) Quant à toi, fruit de potence, si tu me tombes sous la main, je me vengerai ! (À Fontanarès.) Adieu, homme de génie. (Il sort.)


Scène V.

FONTANARÈS, QUINOLA
FONTANARÈS.

Ses paroles me glacent.

QUINOLA.

Et moi aussi ! Les bonnes idées viennent toujours se prendre aux toiles que leur tendent ces araignées-là !

FONTANARÈS.

Bah ! Encore cent sequins, et après la vie sera dorée, pleine de fêtes et d’amour. (Il boit de l’eau.)

QUINOLA.

Je vous crois, Monsieur, mais avouez que la verte espérance, cette céleste coquine, nous a menés bien avant dans le gâchis.

FONTANARÈS.

Quinola !

QUINOLA.

Je ne me plains pas, je suis fait à la détresse. Mais où prendre cent sequins ? Vous devez à des ouvriers, à Carpano le maître serrurier, à Coppolus le marchand de fer, d’acier et de cuivre, à notre hôte qui, après nous avoir mis ici moins par pitié que par peur de Monipodio, finira par nous en chasser ; nous lui devons neuf mois de dépenses.