Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/198

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Scène XI.

Les mêmes, moins L’HÔTE et LES OUVRIERS.
QUINOLA, aux deux négociants.

Quant à vous, mes braves, vous me paraissez être de meilleure composition, et avec de l’argent, nous serons d’accord.

COPPOLUS.

Excellence, nous serons alors à vos ordres.

QUINOLA.

Voyons ça, mon cher enfant, cette fameuse invention dont s’émeut la république de Venise ? Où est le profil, la coupe, les plans, les épures ?

COPPOLUS, à Carpano.

Il s’y connaît, mais prenons des informations avant de fournir.

QUINOLA.

Vous êtes un homme immense, mon enfant ! Vous aurez votre jour comme le grand Colombo. (Il plie un genou.) Je remercie Dieu de l’honneur qu’il fait à notre famille. (Aux marchands.) Je vous paye dans deux heures d’ici… (ils sortent.)


Scène XII.

QUINOLA, FONTANARÈS, MONIPODIO
FONTANARÈS.

Quel sera le fruit de cette imposture ?

QUINOLA.

Vous rouliez dans un abîme, je vous arrête.

MONIPODIO.

C’est bien joué! Mais les Vénitiens ont beaucoup d’argent, et pour obtenir trois mois de crédit, il faut commencer par jeter de la poudre aux yeux : de toutes les poudres, c’est la plus chère.

QUINOLA.

Ne vous ai-je pas dit que je connaissais un trésor, il vient.

MONIPODIO.

Tout seul ?

(Quinola fait un signe affirmatif.)
FONTANARÈS.

Son audace me fait peur.