Un charlatan, Monseigneur ? Dans quelques jours, vous pouvez me faire trancher la tête ; tuez-moi, mais ne me calomniez pas : vous êtes placé trop haut pour descendre si bas.
Votre audace égale votre malheur. Oubliez-vous que les magistrats de Barcelone vous regardent comme complice du vol fait à Lothundiaz ? La fuite de votre valet prouve le crime, et vous ne devez d’être libre qu’aux prières de Madame. (Il montre Faustine.)
Mon valet, Excellence, a pu, jadis, commettre des fautes, mais depuis qu’il s’est attaché à ma fortune, il a purifié sa vie au feu de mes épreuves. Par mon honneur, il est innocent. Les pierreries saisies au moment où il les vendait à Mathieu Magis, lui furent librement données par Marie Lothundiaz, de qui je les ai refusées.
Quelle fierté dans le malheur ! rien ne saurait donc le faire fléchir.
Et comment expliquez-vous la résurrection de votre grand-père, ce faux intendant de l’arsenal de Venise ? car, par malheur, Madame et moi nous connaissons le véritable.
J’ai fait prendre ce déguisement à mon valet pour qu’il causât sciences et mathématiques avec don Ramon. Le seigneur Lothundiaz vous dira que le savant de la Catalogne et Quinola se sont parfaitement entendus.
Il est perdu !
J’en appelle… à ma plume.
Ne vous courroucez pas, don Ramon, il est si naturel que les gens, en se sentant tomber dans un abîme, y entraînent tout avec eux !
Quel détestable caractère !
Avant de mourir, on doit la vérité, Madame, à ceux qui nous ont poussé dans l’abîme ! (À don Frégose.) Monseigneur, le roi m’a-