Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/261

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DUPRÉ.

Jamais !

DE VERBY.

Mais vous souffrez quelquefois.

DUPRÉ.

J’aime alors à être seul. D’ailleurs, à Paris, tout s’achète, même les soins ; croyez-moi, je vis parce que c’est un devoir… J’ai essayé de tout… charité, amitié, dévouement… les obligés m’ont dégoûté du bienfait, et certains philanthropes de la bienfaisance ; de toutes les duperies, celle du sentiment est la plus odieuse.

DE VERBY.

Et la patrie, Monsieur ?

DUPRÉ.

Oh ! c’est bien peu de chose, Monsieur, depuis qu’on a inventé l’humanité.

DE VERBY, découragé.

Ainsi, Monsieur, vous voyez dans Jules Rousseau un jeune enthousiaste ?

DUPRÉ.

Non, Monsieur, un problème à résoudre, et grâce à vous, j’y parviendrai. (Mouvement de de Verby.) Tenez, parlons franchement… je ne vous crois pas étranger à tout ceci.

DE VERBY.

Monsieur…

DUPRÉ.

Vous pouvez sauver ce jeune homme.

DE VERBY.

Moi ! comment ?

DUPRÉ.

Par votre témoignage corroboré de celui d’Antoine, qui m’a promis…

DE VERBY.

J’ai des raisons pour ne pas paraître…

DUPRÉ.

Ainsi… vous êtes de la conspiration.

DE VERBY.

Monsieur…

DUPRÉ.

Vous avez entraîné ce pauvre enfant.