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ACTE TROISIÈME

La mansarde de Paméla.


Scène première.

PAMÉLA, GIRAUD, MADAME GIRAUD.

Paméla est debout près de sa mère qui tricote ; le père Giraud travaille sur une table à gauche.

MADAME GIRAUD.

Enfin, vois, ma pauvre fille ; ça n’est pas pour te le reprocher, mais c’est toi qui es la cause de ce qui nous arrive.

GIRAUD.

Ah ! mon Dieu, oui !… Nous étions venus à Paris parce que, à la campagne, tailleur, c’est pas un métier ; et pour toi, notre Paméla, si gentille, si mignonne, nous avions de l’ambition, nous nous disions : Eh bien, ici, ma femme et moi, nous prendrons du service ; je travaillerai ; nous donnerons un bon état à not’enfant ; et, comme elle sera sage, laborieuse, jolie, nous la marierons bien.

PAMÉLA.

Mon père !

MADAME GIRAUD.

Il y avait déjà la moitié de fait.

GIRAUD.

Dame ! oui !… nous avions une bonne loge ; tu faisais des fleurs ni plus ni moins qu’un jardinier… Le mari, eh bien, Joseph Binet, ton voisin, le serait devenu.

MADAME GIRAUD.

Au lieu de tout cela, l’esclandre qui est arrivée dans la maison a fait que le propriétaire nous a renvoyés ; que dans tout le quartier on tient des propos à n’en plus finir, à cause que le jeune homme a été pris chez toi.