Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/29

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vous déplaira, appelez-moi chevalier, je rentrerai dans l’humble rôle d’observateur payé.

LE DUC.

Continuez, mon cher. (À part.) Ces gens-là sont bien amusants !

SAINT-CHARLES.

M. de Frescas ne sera un aventurier que le jour où il ne pourra plus mener le train d’un homme qui a cent mille livres de rente.

LE DUC.

Quel qu’il soit, il faut que vous perciez le mystère dont il s’enveloppe.

SAINT-CHARLES.

Ce que demande monsieur le duc est chose difficile. Nous sommes obligés à beaucoup de circonspection avec les étrangers, ils sont les maîtres ; ils nous ont bouleversé notre Paris.

LE DUC.

Ah ! quelle plaie !

SAINT-CHARLES.

Monsieur le duc serait de l’opposition T

LE DUC.

J’aurais voulu ramener le roi sans son cortége, voilà tout.

SAINT-CHARLES.

Le roi n’est parti, monsieur le duc, que parce qu’on a désorganisé la magnifique police asiatique créée par Buonaparté ! On veut la faire aujourd’hui avec des gens comme il faut, c’est à donner sa démission. Entravés par la police militaire de l’invasion, nous n’osons arrêter personne, dans la crainte de mettre la main sur quelque prince en bonne fortune ou sur quelque margrave qui a trop dîné. Mais pour vous, monsieur le duc, on fera l’impossible. Ce jeune homme a-t-il des vices ? Joue-t-il ?

LE DUC.

Oui, dans le monde.

SAINT-CHARLES.

.

Loyalement ?

LE DUC.

Monsieur le chevalier…

SAINT-CHARLES.

Ce jeune homme doit être bien riche.

LE DUC.

Prenez vous-même vos information.