Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/406

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PAULINE.

Vous êtes la fausseté même et vous voyez toujours le mensonge chez les autres… Ah ! laissez-moi, Madame, vous me faites horreur.

GERTRUDE.

Ah ! elle est franche ! Je vais prévenir Ferdinand de votre résolution… (Signe d’adhésion de Pauline.) Mais il ne me croira pas. Si vous lui écriviez deux mots ?

PAULINE.

Pour lui dire de rester… (Elle écrit.) Tenez, Madame.

GERTRUDE.

« J’épouse M. de Rimonville… Ainsi restez… Pauline !… » (À part.) Je n’y comprends plus rien… Je crains un piège. Oh ! je vais le laisser partir, il apprendra le mariage quand il sera loin d’ici !

(Elle sort.)

Scène .IX

PAULINE, seule.

Oh ! oui, Ferdinand est bien perdu pour moi… Je l’ai toujours pensé : le monde est un paradis ou un cachot ; et moi, jeune fille, je ne rêvais que le paradis. J’ai la clef du secrétaire, je puis la lui remettre après avoir pris ce qu’il faut pour en finir avec cette terrible situation. Eh bien !… allons…


Scène X.

PAULINE, MARGUERITE.
MARGUERITE.

Mademoiselle, mes malles sont faites. Je vais commencer ici.

PAULINE.

Oui !… (À part.) Il faut la laisser faire. (Haut.) Tiens, Marguerite, prends cet or, et cache-le chez toi.

MARGUERITE.

Vous avez donc des raisons bien fortes de partir ?