Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/78

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comme un vieux gentilhomme d’Aragon qu’il est, devait accueillir un grand d’Espagne banni pour avoir été séduit par le beau nom de Napoléon.

INÈS.

N’avez-vous pas dit Frescas dans les noms ?

VAUTRIN.

Oui, Frescas est le nom de la seconde mine exploitée par don Cardaval ; mais vous allez connaître toutes les obligations de M. le duc envers son hôte par les lettres que je vous apporte. Elles sont dans mon portefeuille. J’ai besoin de mon portefeuille. (À part.) Elles ont assez bien mordu à mon vieil Amoagos. (Haut.) Permettez-moi de demander un de mes gens ? (La duchesse ait signe à Inès de sonner. À la duchesse.) Accordez-moi, Madame, un moment d’entretien. À un valet.) Dites à mon nègre ; mais non, il ne comprend que son affreux patois, faites-lui signe de venir.

LA DUCHESSE DE CHRISTOVAL.

Mon enfant, vous me laisserez seule un moment. (Lafouraille parait.)

VAUTRIN, à Lafouraille.

Jiji roro flouri.

LAFOURAILLE.

Joro.

INÈS, à Vautrin.

La confiance de mon père suffirait à vous mériter un bon accueil ; mais, général, votre empressement à dissiper nos inquiétudes vous vaut ma reconnaissance.

VAUTRIN.

De la re… connais… sance ! Ah ! señora, si nous comptions, je me croirais le débiteur de votre illustre père, après avoir eu le bonheur de vous voir.

LAFOURAILLE.

Io.

VAUTRIN.

Caracas, y mouli joro, fistas, ip souri.

LAFOURAILLE.

Souri joro.

VAUTRIN, aux dames.

Mesdames, voici vos lettres. (À part à Lafouraille.) Circule de l’antichambre à la cour, bouche close, l’oreille ouverte, les mains au repos, l’œil au guet, et du nez.