Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/82

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Hier, il aimait mieux dévorer une offense que de révéler le nom de son père.

VAUTRIN.

Mais, Mademoiselle, il ignore encore si le nom de son père est celui d’un coupable de haute trahison ou celui d’un libérateur de l’Amérique.

INÈS.

Ah ma mère, entendez-vous ?

VAUTRIN, à part.

Comme elle l’aime ! Pauvre fille, ça ne demande qu’à être abusé.

LA DUCHESSE.

La lettre de mon mari vous donne, en effet, général, de pleins pouvoirs.

VAUTRIN.

J’ai les actes authentiques et les papiers de famille…

UN VALET, entrant.

Madame la duchesse veut-elle recevoir M. de Frescas ?

VAUTRIN, à part.

Raoul ici !

LA DUCHESSE, au valet.

Faites entrer.

VAUTRIN.

Bon ! le malade vient tuer le médecin.

LA DUCHESSE.

Inès, vous pouvez recevoir seule M. de Frescas, il est agréé par votre père.

(Inès baise la main de sa mère.)

Scène VI.

les mêmes, RAOUL.
Raoul salue les deux dames, Vautrin va vers lui.
VAUTRIN, à Raoul.

Don Raoul de Cardaval.

RAOUL.

Vautrin !

VAUTRIN.

Non, le général Crustamente.

RAOUL.

Crustamente !