Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1855, tome 19.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VAUTRIN

ACTE PREMIER

Un salon à l’hôtel de Montsorel.


Scène PREMIÈRE

LA DUCHESSE DE MONTSOREL, MADEMOISELLE DE VAUDREY.
LA DUCHESSE.

Ah ! vous m’avez attendue, combien vous êtes bonne !

MADEMOISELLE DE VAUDREY.

Qu’avez-vous, Louise ? Depuis douze ans que nous pleurons ensemble, voici le premier moment où je vous vois joyeuse ; et pour qui vous connaît, il y a de quoi trembler.

LA DUCHESSE.

Il faut que cette joie s’épanche, et vous, qui avez épousé mes angoisses, pouvez seule comprendre le délire que me cause une lueur d’espérance.

MADEMOISELLE DE VAUDREY.

Seriez-vous sur les traces de votre fils ?

LA DUCHESSE.

Retrouvé !

MADEMOISELLE DE VAUDREY.

Impossible ! Et s’il n’existe plus, à quelle horrible torture vous êtes-vous condamnée ?