Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 11.djvu/234

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COLLEVILLE.

Parbleu !

BIXIOU (taillant sa plume).

Qu’avez-vous trouvé ?

COLLEVILLE.

Il fait ceci : D’abord rêva bureaux, E-u… Saisissez-vous bien ?… ET IL EUT ! E-u fin riche. Ce qui signifie qu’après avoir commencé dans l’administration, il la plantera là, pour faire fortune ailleurs. (Il répète.) D’abord rêva bureaux, E-u fin riche.

DUTOCQ.

C’est au moins singulier.

BIXIOU.

Et Isidore Baudoyer ?

COLLEVILLE (avec mystère).

Je ne voudrais pas le dire à d’autres qu’à Thuillier.

BIXIOU.

Gage un déjeuner que je vous le dis.

COLLEVILLE.

Je le paie, si vous le trouvez ?

BIXIOU.

Vous me régalerez donc ; mais n’en soyez pas fâché : deux artistes comme nous s’amuseront à mort !… Isidore Baudoyer donne Ris d’aboyeur d’oie !

COLLEVILLE (frappé d’étonnement).

Vous me l’avez volé.

BIXIOU (cérémonieusement).

Monsieur de Colleville, faites-moi l’honneur de me croire assez riche en niaiseries pour ne pas dérober celles de mon prochain.

BAUDOYER (entrant un dossier à la main).

Messieurs, je vous en prie, parlez encore un peu plus haut, vous mettez le Bureau en très-bon renom auprès des administrateurs. Le digne monsieur Clergeot, qui m’a fait l’honneur de venir me demander un renseignement, entendait vos propos. (Il passe chez monsieur Godard.)

BIXIOU (à voix basse).

L’aboyeur est bien doux ce matin, nous aurons un changement dans l’atmosphère.

DUTOCQ (bas à Bixiou).

J’ai quelque chose à vous dire.