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Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 16.djvu/396

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un sacrifice.


XXXI.

En amour, toute âme mise à part, la femme est comme une lyre qui ne livre ses secrets qu’à celui qui en sait bien jouer.


XXXII.

Indépendamment d’un mouvement répulsif, il existe dans l’âme de toutes les femmes un sentiment qui tend à proscrire tôt ou tard les plaisirs dénués de passion.


XXXIII.

L’intérêt d’un mari lui prescrit au moins autant que l’honneur de ne jamais se permettre un plaisir qu’il n’ait eu le talent de faire désirer par sa femme.


XXXIV.

Le plaisir étant causé par l’alliance des sensations et d’un sentiment, on peut hardiment prétendre que les plaisirs sont des espèces d’idées matérielles.


XXXV.

Les idées se combinant à l’infini, il doit en être de même des plaisirs.


XXXVI.

Il ne se rencontre pas plus dans la vie de l’homme deux moments de plaisirs semblables, qu’il n’y a deux feuilles exactement pareilles sur un même arbre.


XXXVII.

S’il existe des différences entre un moment de plaisir et un autre, un homme peut toujours être heureux avec la même femme.


XXXVIII.

Saisir habilement les nuances du plaisir, les développer, leur donner un style nouveau, une expression originale, constitue le génie d’un mari.


XXXIX.

Entre deux êtres qui ne s’aiment pas, ce génie est du libertinage ; mais les caresses auxquelles l’amour préside ne sont j