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Page:Balzac - Œuvres complètes, éd. Houssiaux, 1874, tome 16.djvu/547

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Le sentiment de leur situation ne leur révélait que des fragments incomplets d’un vaste système ; semblables en cela à ces savants du seizième siècle, dont les microscopes n’étaient pas encore assez perfectionnés pour leur permettre d’apercevoir tous les êtres dont l’existence leur était démontrée par leur patient génie.

Nous espérons que les observations déjà présentées dans ce livre et celles qui doivent leur succéder seront de nature à détruire l’opinion qui fait regarder, par des hommes frivoles, le mariage comme une sinécure. D’après nous, un mari qui s’ennuie est un hérétique, mieux que cela même, c’est un homme nécessairement en dehors de la vie conjugale et qui ne la conçoit pas. Sous ce rapport, peut-être, ces Méditations dénonceront-elles à bien des ignorants les mystères d’un monde devant lequel ils restaient les yeux ouverts sans le voir.

Espérons encore que ces principes sagement appliqués pourront opérer bien des conversions, et qu’entre les feuilles presque blanches qui séparent cette Seconde Partie de la GUERRE CIVILE, il y aura bien des larmes et bien des repentirs.

Oui, sur les quatre cent mille femmes honnêtes que nous avons si soigneusement élues au sein de toutes les nations européennes, aimons à croire qu’il n’y en aura qu’un certain nombre, trois cent mille, par exemple, qui seront assez perverses, assez charmantes, assez adorables, assez belliqueuses, pour lever l’étendard de la GUERRE CIVILE.

— Aux armes donc, aux armes !


TROISIÈME PARTIE.

DE LA GUERRE CIVILE.

Belles comme les Séraphins de Klopstock, terribles comme les diables de Milton.
Diderot.

MÉDITATION XXIII.

DES MANIFESTES.

Les préceptes préliminaires par lesquels la science peut armer ici un mari sont en petit nombre, il s’agit bien moins en effet de savoir s’il ne succombera pas, que d’examiner s’il peut résister.