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Page:Balzac - Code des gens honnêtes.djvu/135

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ses dents noires ; sa chevelure grise tombe par mèches longues ; sa voix est rauque, ses mains brunies.

Elle a eu ses beaux jours ; elle a été une des belles femmes de Paris ; ce pied a été mignon, chaussé par la soie, il reposait sur l’édredon ; elle avait une voiture superbe, mangeait dans le vermeil, causait avec des princes ; on payait son sourire, ses dents appelaient le baiser, sa chevelure flottait ondoyante et son organe était divin : elle avait ses gens, dédaignait les mets les plus délicats.

Elle boit de l’eau-de-vie aujourd’hui ! Vouloir décrire les nuances imperceptibles qui l’ont fait décheoir, ce serait vouloir composer un livre entier : et quel livre !…

Non loin de cette femme, vous verrez un balayeur si drôlement caricaturé par Charlet que c’est folie d’essayer à le peindre : ce balayeur a été un fashionnable, un dandy, un petit-maître dans son jeune temps : il a brûlé, sous les roues d’un char