de vouloir les défendre, nous qui leur coupons les vivres, et signalons toutes leurs opérations, en élevant dans ce livre un phare qui les domine.
Un voleur est un homme rare ; la nature l’a conçu en enfant gâté ; elle a rassemblé sur lui toutes sortes de perfections : un sang-froid imperturbable ; une audace à toute épreuve ; l’art de saisir l’occasion, si rapide et si lente ; la prestesse, le courage, une bonne constitution, des yeux perçants, des mains agiles, une physionomie heureuse et mobile ; tous ces avantages ne sont rien pour le voleur, et forment cependant déjà la somme de talents d’un Annibal, d’un Catilina, d’un Marius, d’un César.
Ne faut-il pas, de plus, que le voleur connaisse les hommes, leur caractère, leurs passions ; qu’il mente avec adresse, prévoie les événements, juge l’avenir, possède un esprit fin, rapide ;