car il en a mille, il faut se représenter un jeune homme errant sur les boulevards ; il est svelte et dégagé ; l’habit qu’il porte n’a pas été fait pour lui ; il a un mauvais gilet de cachemire. Chaque partie de son habillement est d’une mode différente : il a un pantalon à la cosaque et un habit anglais. Sa voix est enrouée ; il a passé la nuit dans les Champs-Élysées : par maintien il a deux cannes ou des chaînes à la main.
« Voulez-vous un bon bombou ?
« Achetez-moi une belle chaîne en chrysocale, garantie. »
Voilà un des sauvages de Paris, un de ces êtres sans patrie, au milieu de la France ; orphelin avec toute une famille ; sans liens sociaux, sans idées ; un fruit amer de cette conjonction perpétuelle de l’extrême opulence et de l’extrême misère ; voilà enfin l’un des types du petit voleur.
Rarement un honnête homme se compromet avec ces brouillons-là : on leur doit le plus profond mépris, des coups de