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LES IOYEULSETEZ DU ROY
LOYS LE UNZIESME



Le roy Loys le unziesme estoyt ung bon compaignon aymant beaucoup à iocqueter ; et, horsmis les interests de son estat de Roy et de ceulx de la religion, il bancquetoyt trez fort et donnoyt aussy bien la chasse aux linottes coëffées qu’aux conils et hault gibier royal. Aussy, les grimaulds qui en ont faict ung sournois monstrent bien qu’ils ne l’ont pas cogneu, veu qu’il estoyt bon amy, bon bricolleur et rieur comme pas ung.

C’est luy qui disoyt, quand il estoyt dans ses bonnes, que quatre chouses sont excellentes et opportunes en la vie, à sçavoir : fianter chauld, boire frais, arresser dur et avaler mou. Aulcuns l’ont vitupéré d’avoir margaudé des bourbeteuses. Cecy est une insigne bourde, veu que ses filles d’amour, dont une feut légitimée, estoyent toutes yssues de grans maisons et feirent des establissemens notables. Il ne donnoyt point dans les cannetiles et profusions ; mettoyt la main sur le solide ; et de ce que aulcuns mangeurs de peuple n’ont point treuvé de miettes chez luy, tous l’ont honny. Mais les vrays