deuxième volume. Mais, mon cher gentilhomme, envoyez moi donc promptement une épreuve du Dôme des Invalides ; par le renvoi de ladite épreuve vous recevrez le Départ, pour votre livre carliste ; mais je ne le donne qu’à la condition expresse d’être en tête du volume. Ainsi, au reçu de cette lettre, mettez sous bande à la poste l’épreuve du Dôme.
Quant aux gants, que je vais tâcher de vous payer avec le Départ, remettez-les pour moi chez madame de Berny[1]. Comme chez moi tout est sens dessus dessous, ils seront là en sûreté, parce qu’il y a des boîtes à gants, et que ceux-là me sont d’autant plus précieux qu’ils me viennent d’un libraire au fond duquel il y à pour moi un ami.
Rabou vous parlera de ma détresse, et je ne vous en dirais pas plus qu’il ne vous en dira ; car vous savez que, connaissant vôtre bourse comme la mienne, je ne m’adresse à vous que parce que je ne puis pas faire autrement.
Le fait est que je néglige même la Revue pour les Contes bruns[2] ; que, d’ici à quelques jours, ma juste part des
- ↑ Balzac, au milieu des embarras où il fut engagé dès le début de sa carrière, eut du moins l’heureuse chance de trouver des encouragements, des conseils et souvent des inspirations non-seulement près de sa noble sœur, mais encore dans la société de plusieurs autres femmes d’une rare distinction d’esprit. Madame de Berny, qui était des premières parmi celles-là, fut enlevée de bonne heure à l’affectueuse reconnaissance de son jeune ami. M. et madame de Berny habitaient à Villeparisis, en même temps que la famille Balzac ; ils allèrent ensuite s’établir à Saint-Firmin, petit village du département de l’Oise. — Madame Firmiani est dédiée à M. Alexandre de Berny.
- ↑ Ouvrage anonyme fait en société avec Philarète Chasles et Charles Rabou.